Première semaine de Fac. Je suis un peu encore sous le choc. Toutes ces rencontres me speedent à un point. Je me découvre une sociabilité à aller vers les gens constamment, à parler et rire avec eux. J'imagine que le fait que je n'ai pas le choix aide un peu. Et je sais que le fait que mes grenoblois soient plus que présent aide énormément.
               Je leur parle très régulièrement par toutes sortes de moyens, ça me rend plus sereine, comme si tout ce pourrais se passer à Annecy n'atteindrait jamais ces sourires et ces mots tendres. Même M^g avec qui la distance est dure, je lai vue en rentrant hier & c'était tellement génial de la retrouver et de tout lui raconter et l'écouter tout raconter. A. n'en parlons pas chacun de ses textos me fait sourire pendant des heures. Reparler à J.&C^o un peu. Des textos avec E^l, Msn avec C*, X. & M^y. Un peu de téléphone avec mon E. et avec L. Alors ils sont loin mais tout près du coeur et ça me m'aide tellement. Hier, j'ai même vu M_u & J_s dans le bus, et ça m'a fait plaisir qu'ils me saluent et me demandent ce que je fais cette année.
                Et à côté de ça il y a Annecy. La révélation du cailloux en Histoire de l'art. La journée d'intégration, comme un farine-ketchup-lave-vitre-mousse-à-raser-chantilly, on peut dire tout ce qu'on veut ça crée des liens. La soirée aussi. Il y a cette fille que j'apprécie déjà énormément, grenobloise elle-aussi, L^a. Il y a toute mes homonymes. "Bon si j'appelle Manon, j'appelle une d'entre vous, on fait pas gaffe si vous vous appelez pas comme ça." Passer un pacte avec T_h, lundi, on se parle !
               Et maintenant, je suis au calme à la maison mais je sais que la semaine prochaine sera bonne aussi. Je sais que j'avais raison d'être optimiste. Parce que tout se passe plutôt bien. C'est bon de découvrir cette autre ville, ces autres matières, ces autres visages. Voila ça va bien en ce moment.

 

C'est pour te dire que j'arrête, j'arrête de subir ton mépris. Je n'attend rien de toi vu que tu n'es même pas capable de me laisser tranquille. Me respecter j'avais déjà remarqué que tu ne t'en donnais pas la peine. Je ne sais pas si c'est parce que ton égo te donne l'impression que personne te mérite. A la rigueur, je m'en fous. Je te le dis maintenant, je ne me laisserai plus croire que j'ai des torts, je ne m'excuserai plus. Non ce n'est pas par ma faute que tu es devenu ou as révélé ce côté tellement suffisant. Si tu te croies obligé d'imposer ton scepticisme partout autour de toi simplement parce que tu te maintiens dans l'illusion que tu vaux mieux que nous. Peut être qu'au bout d'un moment, tu comprendras que ces illusions ne t'apporte pas grand chose, on ne te demande pas de nous approuver, on ne demande qu'à s'amuser. 
Mais bon, moi j'ai ma dose ! Je ne ferais plus rien, moque-toi de mes petits bonheurs si tu veux & des petites choses desquelles je me contente. Reste blasé et blasant, autant que tu le veux. Moi j'arrête de me faire croire qu'au fond tu es quelqu'un de bien, j'ai trop de mal à retrouver les vagues souvenirs qui me font penser ça. J'arrête de croire qu'il y a des raisons si je n'ai pas coupé les ponts plus tôt. Et même si tu es drôle et que tu as éclairé mes années lycée en nous faisant tous rire. Je ne subirai plus ta perversité et ta brusquerie. Tu n'as pas le droit d'être comme ça c'est tout. Ni avec moi, ni avec personne d'autre.
Moi, je te le dis. Je laisse tomber. Je ne crois pas que ce soit dommage.
Je te souhaite bon courage pour la suite et t'assure qu'elle se passera sans moi. 
Tu peux en rire, aucun soucis. J'ai dit ce que j'avais à dire. Fait ce que j'avais à faire.


Il me vient l'envie d'en venir là. Et de supprimer tous nos liens. Me tourner vers le futur et oublier ce qu'il m'a infligé. Je finis par sentir que cette relation ne pourra plus rien m'apporter, que des pincements au coeur. 

 

ça y est je pars à Annecy. Je quitte ma chambre violette au draps bleus, pour une chambre jaune au drap orangée. Je laisse mes parents & mon village, et je m'installe en centre-ville. Je laisse mes souvenirs des années A., R. et moi & Eux. Un peu à regrets, j'avoue. R. travaille beaucoup, A. est à Lyon. & ils me manquent alors il est temps que je découvre ma nouvelle place. J'aurais peu internet dans les premiers temps & je communiquerais donc peu avec Eux. Mais je l'ai dit je veux être optimiste et de bonne humeur. Alors tout ira bien.

 C'est ma rue.

Je ne sais pas combien de fois ça m'est arrivée. Me sentir inutile comme ça. Savoir que si cette horreur me touche, me choque & me décompose. Je suis loin d'être la plus touchée & ne pas trouver les mots. J'aimerais aider S_u, L_ou,F. J'aimerais qu'ils sachent que je suis là. Je ne trouve pas les mots & les kilomètres ne me permettent pas de les serrer contre moi. J'imagine bien que l'inquiétude qui me bouffe n'a rien à voir avec la leur et je suis inquiète aussi pour eux. Je n'ose même pas imaginer la souffrance. Et avec ça on me reproche le peu de bonne humeur que j'exprime. Comme si rire allait agraver les choses. Non mamie, je ne suis pas si insouciante mais je suis assez grande pour savoir que mon sourire n'a fait de mal à personne & qu'il n'est pas le signe que je ne comprend pas. Comme si la nouvelle ne m'atteignait pas. Je ne vais pas le sauver en pleurant toutes les larmes de mon corps.D'ailleurs, je n'ai pas parler de tout ça aux amis. J'essayerais peut-être mais personne ne peut rien faire. Je n'ai parlé de ça qu'à B. & d'ailleurs il a pris ça comme n'importe quelle nouvelle que je lui dise que mon oncle qui est plutôt jeune et qui a trois enfants jeunes vient d'apprendre qu'il a une tumeur grave. Je ne sais pas parler de maladie et de mort et j'aurais mieux fait de me taire.

C'était une super semaine. Le camping avec A., R. et É., tellement cool. D'abord parce que j'ai été tellement contente de les retrouver enfin. Parce que R. est drôle et gentille. Parce que tous m'avaient manqué. L'escalade, des bons moments, quelques moments délicats mais une ambiance extra. Rires avec ces inconnus qui grimpaient à nos côtés qui galèraient ou nous surpassaient de beaucoup au choix. Les mecs de soixante kilos même si nos espoirs étaient vains.  Des journées bien calées. Comme celle à la Drôme, passée à se moquer des canoës qui passaient et se prenaient la branche, à étudier les différentes techniques pour l'éviter. Se baigner dans l'eau froide, bénir les quelques rayons de soleil. Les soirées au camping, rire & parler plus sérieusement. Je ne sais pas si le bouquin que je lis me monte à la tête mais A. dit qu'on ne peut pas discuter politique avec moi. Peut-être simplement parce que je veux m'accrocher à moins espoir et à mon optimisme et que je n'aurais pas d'avis si je pensais qu'on pouvais m'en faire changer en dix minutes. Je m'en moque un peu ce que je construit là-dessus c'est pour moi et pour personne d'autre. En vrai, je ne suis pas sûre d'aimer parler politique, j'ai l'impression de beaucoup brasser d'air pour rien. Il y a eu Gap aussi. Le week-end avec ma L' et sa soeur. Inception génial. La piscine, contente de revenir moins pâle. Et dans l'ensemble, Gap m'a plu.
Enfin voila ma seule semaine de vacances à proprement parler a été très réussi ! :)
Maintenant, j'essaye de me bâtir une bonne humeur à toute épreuve pour aimer ma rentrée, Annecy et mettre fin aux moqueries qui la concernent. Mais c'est pas gagner.