Parfois ça me manque, parfois j'aimerais entrer le matin dans ces couloirs sombres. Croiser quelques visages plus ou moins familier, parfois leur sourire, les saluer. M'assoir sur le carrelage froid si je suis seule, avec dans les oreilles la musique qui me plait. Voir arriver petit à petit, ces gens que j'aime plus ou moins, parfois que j'adore. Qui me diront bonjour de loin, d'un signe de la main ou parfois tendrons leur paume pour que je frappe dedans et fasse de même avec leur poing en me disant qu'avec mes bagues, j'aurais du y aller moins fort. Quand je pense à cette scène je vois surtout le couloir de physique, surement parce que c'est celui où je me rendais le plus souvent le matin. Peut être aussi parce que c'est surtout ce cours qui me rappelle notre classe drôle et plutôt soudée, Jn, R., F.,....C'est gens anodin qui me manquent malgré tout. Je me lasse des anonymes, je les veux Eux, ceux dont l'humour n'était volé à personne d'autre. Ceux qui sans avoir été à proprement dire des amis, ont fait que mes années lycée n'auraient pas été aussi bonnes sans eux. Je me traine un peu ici, comme si j'étais moins moi sans eux.
Mais il y a aussi eu samedi et le samedi d'avant. Les sms du soir et de la journée avec A., msn avec X. presque tout le temps. Je suis comme ça ces derniers temps, j'ai besoin de les sentir eux-deux avec moi, près même à 100 bornes d'ici. Le samedi où on a trainé ensemble dans Grenoble était cool, comme un retour dans le temps. Quelque pim's et hop ils partaient en 17 comme avant. Et samedi, samedi, samedi, la journée crevante et en même temps comme un re-départ. Trouver Mg et Co au fond de la manif et les serrer contre moi. Faire un peu le tour du cortège. Et les retrouver : X. et A. Bien hurler, beaucoup marcher, beaucoup parler. Se retrouver. Mg à ma gauche, A. et X. à ma droite. Comme le réconfort qu'il me fallait depuis longtemps. Le goût des Lucky strike qui rappelle juin et est bien agréables au fond. Un après-midi tout sourire, plein de souvenirs. C'est tellement bizarre, je me sens si bien à Grenoble, tellement mieux qu'à Annecy. Je me suis sentie tellement vidée quand tata m'a laissée seule dans cet appart.