Je suis fatiguée, si fatiguée. Mes journées sont longues en ce moment. Mais elles sont si bonnes. 
Parler de nos vie amoureuses avec B. parler de ce sentiment bizarre, nos points communs, nos différences. J'ai été proche de lui ces jours-ci. Il dit qu'il n'a personne sur qui compter. Et je ressens un mélange de compassion et d'amertume, je voudrais qu'il considère qu'il peut compter sur moi. Je voudrais savoir l'aider. Je me contente de discuter de tout avec lui. Je me contente de l'admirer. J'ai essayer de lui dire qu'il pouvait compter sur moi, mais les mots sont restés coincés dans ma gorge. J'espère qu'il l'a compris quand même. Il est gentil avec moi. Même s'il me taquine, il fait toujours attention à ce que je ne prenne rien de travers. Ça me touche.
Et puis voila. Mon lundi a été beau. Ensoleillé. L'heure que j'ai passé avec B., M., O., R., J., C., É. et  Ré a été si belle. J'avais l'impression de rêver. Je les aime tous beaucoup, mais je ne leur parle pas souvent. Et là, ils étaient tous là, réunis et adorables. Ils souriaient à mes « "Have a crush on somebody" Wow, j'adore cette expression, vous voyez, l'anglais, ça a la classe ! ». Je me sentais à ma place parmi eux. Et puis le lendemain, notre heure du matin au soleil avec A., B. et M., doux moment. Puis l'heure d'après, avec B., proche de lui c'est tout. Puis l'heure avec Ff. M. et B., une heure si douce, allongés dans l'herbe. Sentir l'odeur de B. sur son pull, sous ma tête. Parler de choses et d'autres. Somnoler. Oui, je peux affirmer que j'ai passé deux très bonnes journées. Pleines de soleil et de leurs sourires. Pleines de bonheur. Et puis voir Ff. jouer à la marelle, ça me fait sourire. Et puis faire un TP de physique avec F. parler de tout et de rien, ses « Je comprend pourquoi y a des jeunes qui se suicident.» à chaque fois que je lui disais l'heure, un bon souvenir. Et puis parler à M. comme avant, sourire tous les deux et que les autres ne comprennent pas, comme avant...
            Il y a Ré, aussi. Ré et son sourire. Qui est si gentil. Qui me fait fondre. Il est parfois étrange. Il est parfois ce que je veux qu'il soit , exactement ce que je veux qu'il soit. Parfois quand j'ai envie qu'il me sourit, il tourne vers moi un visage rayonnant. Je ne sais plus quoi faire. J'ai envie de le voir et je pense à lui. Il y a une semaine, il était  quelqu'un que j'appréciais et maintenant...  je suis capable de trainer dix minute dans la cour alors que ma mère va arriver, juste dans l'espoir de le voir sortir, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu déçue quand il s'éloigne, je ne peux pas m'empêcher de sourire quand il a l'air jaloux de B. ...On dirait que je me suis guérie de mon amour en tombant amoureuse d'un autre. Tant pis, j'imagine que l'important c'est que j'ai guéri. Et puis, c'est drôle d'avoir envie de voir quelqu'un d'autre que Lui. C'est drôle d'avoir envie de lui courir après. J'ai l'impression d'être une enfant. Une enfant qui aimerait bien qu'il l'embrasse sur la bouche : ). Une enfant qui rêve qu'elle arrive à l'école et qu'elle se jette dans ses bras. C'est des rêves et des envies si enfantines. Ça me ressemble pas. Et Brice dit « Tu sais que t'es super mignonne quand t'es amoureuse ?!». Et moi, ça me fait rire. I've got a crush on Ré.

[ C'est en les vivants qu'on construit des souvenirs...]
Sinsémilia.
 

Dans un grand sac poubelle noir,
Il y a les sentiments que j'éprouvais pour lui.
Il y a les rêves que j'avais pour nous.
Il y a le sourire que j'aimais lui adresser.
Il y a les syncopes que sa présence orchestrait dans mon coeur.
Il y a mon réflexe de le chercher des yeux constamment.
Il y a mon envie de lui parler et de le connaitre.

Tout ça prêt à partir à la décharge. Tant pis. Tant mieux. Tout est plus simple maintenant. Aujourdhui, il n'était pas ce qu'il a été. Il était ridicule. Il était homme parmi les hommes, simple homme. Avec sa montagne de défauts et son océan de qualités. Il était là, mais j'en avais pas grand chose à faire. Alors que pour ce qu'il s'agit des autres, j'étais vraiment heureuse, j'ai passé un très bon midi. Il y avait tout pleins de gens. Il y a les sourires que j'ai échangés avec Ré et qui restent un des meilleurs moments de ma très bonne journée. Je suis amoureuse d'un bout de carton, de mon Che collector, que tout le monde a colorié pour moi. Ces jours-ci, j'ai eu l'impression que tout le monde voulait mon sourire et mon rire. Ça me rend heureuse.

Ça me rend heureuse qu'en un quart d'heure, l'endroit où je prenais le soleil, seule avec mon dessin, se soit rempli, d'un coup, il y a eu plein de monde.
Ça me rend heureuse d'avoir tout ces noms en dessous de Che.
Ça me rend heureuse de parler à Ré un peu. Ses sourires. Son gentillesse.
Ça me rend heureuse que mes problèmes voient leur fin.

Mais à côté de tout ça. Il y a l'ami que j'ai failli perdre. L'ami qui est à l'hôpital et qui a frôlé la mort. La peur que j'ai. Qui me troue le bide. J'ai peur. Tout le temps. Et j'aime pas pouvoir rien y faire.

(?)

J'ai peut-être tort mais je m'amuse bien.
A ces pensées naïves et bêtes, s'ajoutent une montagne de doutes que j'essaie de ne pas éplucher. Est-ce que je ne suis pas en train de marcher sur mes propres pas. Il me répète que non, elle me dit qu'elle a presque envie de le croire et qu'après tout, il a l'air plutôt sincère. Mais, il y a aussi les autres et ce qu'ils ont dit, leur pari sur le temps, leurs "condoléances".  Malgré tout, j'ai envie d'être demain. J'ai très envie d'être demain.
J'ai peur. Et la fatigue me tire vers les idées noires. J'essaie de les contourner, je leur tourne autour et les frôle. Jusque là, ça va.
Demain, m'apportera des sourires bienvenus. Je n'ai qu'à attendre demain. Simplement, attendre.

[ Do not anticipate trouble, or worry about what may happen. Keep in the sunlight. ]
~ Benjamin Franklin

Je décide que quelques secondes, je serai une fille qui ne me ressemble pas et qui passe du bon temps, sans se soucier de demain. Sans s'en soucier, mais en ayant conscience que demain, il y aura la chute. Et que ça sera peut être dure. Je sais que dans un sens d'ailleurs, c'est pour ça que je le fais, une manière de me prouver que je peux vivre comme ça. Que je suis sensible, mais pas forcée à être définitivement sage et raisonnable.
Du reste, je ne sais pas. Je passe le plus claire de mon temps à me dire, garde le contrôle. Ce qui me fais mal et peur, c'est l'idée de perdre quelqu'un au passage. Je ne veux pas. J'ai peur. Sa réponse est claire. Rien ne m'attend d'autre que ce que j'ai déjà vécu. C'est à prendre ou à laisser. Je prend et je ne peux pas prétendre être malheureuse.
S'il fait orageux, je me coucherai par terre !
Et sinon, il y a D" qui revient et qui demande de mes nouvelles. Etrange. Il me manque, et j'ai des nouvelles de lui et il m'a fait rire. Je ne vais pas me plaindre. Même si. Euh, mais il m'a dit en quelque sorte que j'étais belle, ça m'a touchée. Je sais, je ne devrais pas relever mais ça m'a touchée. Je suis contente de lui avoir parler. Il m'a promis de ses nouvelles.
Depuis que j'ai commencé cet article, la donne a changé. A. est vraiment la personne la plus humaine que je connaisse. Je crois que j'ai rarement admiré autant quelqu'un. J'ai beaucoup de chance de le connaitre. Et il m'a rassurée.^_^
Aujourd'hui, la vie est belle.