( nouvel habillage : wind, ça fait automne. )
Ce matin, le café avait un gout de désespoir. Il est revenu dans un rêve.  Sa présence m'épuise. Je suis racine carré de moi-même quand je pense à lui. Je me sens si bête. Et puis j'ai envie que les choses redeviennent un peu comme avant. Je sais pas pourquoi ce découragement-là, maintenant. Je me sens seule et enfermée dans une spirale. J'écoute la musique de l'an dernier. Ma gorge se serre. Je ne sais plus quoi penser. Je suis définitivement une sale conne. Il y a quelque chose que j'ai raté et je le sais. Enfin, peut-être qu'au fond, c'est pas très important. Personne n'a besoin de mon amitié. Personne ne m'attend. Personne ne me répondra. Il y a peut-être là, une conclusion à tirer. Je sais pas, on ne se refait pas. Pas tout seul du moins. Il y a surement une solution quelque part. Dans l'armoire à pharmacie, peut-être. J'ai peut-être tort, sur tout les points. Je souffre seulement de solitude.
Je sais maintenant que mieux vaut quelqu'un qui me fait mal que personne.

Que ce soit eux.
Ceux dont à la base je pensais ne jamais être proche d'eux. Que ce soit eux, les choses qui touchent au fond du coeur, qui serre la gorge qui donne envie de fondre en larme ou de les serrer dans mes bras. Ils sont tellement.... Que ceux soit eux, les "je t'aime", les dessins sur les bras... Les choses si fortes, si fortes qu'elles étirent votre bouche en un sourire plus grand que le vie. Je sais pas pourquoi, je fais tellement attention à ces petites choses. Au cadeau de R., que j'exhibe inlassablement depuis 3 jours, au bracelet de A, au temps qu'il y a passé et qui me touche vraiment. A la tape de F et A sur mon épaule. Aux mots de B', étranges, mais touchant, il care about me un peu plus que je ne le mérite. A S, qui m'a attendu alors qu'elle allait être en retard en cour, juste pour me serrer dans ses bras. La même S qui leur a dit, qui leur a demandé d'être gentil avec moi, d'ailleurs avec eux, j'avais l'impression d'être avec une famille, une famille étrange mais tellement douce, simple, belle. Puis ces courriers sur la table, hier midi. Impossible de ne pas être touchée, d'être insensible à la beauté de ceux-la, ceux qui me font pleurer de bonheur.
Vieillir m'est insoutenable, mais toute cette attention. Ça fait exploser le coeur.

J'assume ma naïveté.

C'est bizarre qu'elle soit aussi... Inconsciente. R était si surprise quand j'ai dit que pour moi, il y avait plus de problème que je ferais des efforts quand ce serait à moi d'en faire, point. Mais V. a dit : « ça n'a pas l'air d'aller si mal, j'en déduis qu'il y a d'autre gens qu'elle, autour de toi. Des gens qui te tiennent, des gens qui care about you. Des gens qui sont là. C'est sur ces gens-là que tu dois te concentrer, les aimer, te soucier de s'il vont. Le reste, c'est pas ton boulot. C'est à Elle d'assumer. Soit là pour les gens qui sont là pour toi. Fait en sorte d'aller bien, ça devrait suffire...  » Je pense qu'il présente les choses durement. Mais je pense qu'il n'a pas tout à fait tort. Ces conseils sont souvent bon. Alors je vois A, A', E, M, E', F, L, et compagnie. Je passe du bon temps avec eux, le reste n'a pas sa place dans ma vie. Ou ne l'a plus, ou est en train de la perdre. Mais si ce reste ne me la demande pas, j'ai aucune raison de lui garder une place. J'ai certaines places qui sont là, qui restent, mais qui finiront par être comblé. Simplement, parce que je suis une fille à l'égo surdimensionné. Et qu'elle ne s'assume pas le moins du monde.

[ L'inconscience est mon ennemi. ]
                                         Assassin.

Je divague, seule, dans ce couloir sombre. Y glissent beaucoup d'ombres, mais aucune n'est à Toi.

Il ne fait pas sombre, mais Tu n'es pas là. Dans ces décombres de vie, quelle est ma place, à moi ?

Tombée. Fracture des ailes, plumes déchirées. Dos brisé, crâne fissuré.

Poitrail ouvert, cœur arraché. Je ne saurai jamais voler, je ne saurai jamais aimer.

Regarde. C'est moi qui fait tout ça. Qui me brûle. Qui me déchire. Qui me griffe. Qui arrache tout. Qui piètine ma propre vie.

Regarde-moi, grise, écorchée. Regarde-moi mais ne fait rien si tu ne peux pas me dire que tu m'aimes.
 

Il était un fois, le temps où j'avais des cheveux.